Parutions
Editions
- Guy de Maupassant, Carnets de voyage : Au soleil, Sur l'eau, La Vie errante, apparat critique par Gérard Delaisement, Paris, Editions Rive Droite, 2006, 558 p. (30 euros)
- Lectures amoureuses, Paris, Gallimard, Folio, juin 2006, 5 vol., 591 p. (10 euros)
Cette édition comprend outre Le Verrou et autres contes grivois de Maupassant, Confession d’une jeune fille de Pidansat de Mairobert, Ernestine de Sade, Les Exploits d’un jeune Don Juan de Guillaume Apollinaire, Le Poisson de jade et l’épingle au phénix.
- Le Horla et autres contes fantastiques : choix de contes, éd. Alain Géraudelle, nouvelle présentation, Paris, Hachette Education, Classiques Hachette, Conte du XIXe siècle ; 48, juillet 2006, 220 p. (2,90 euros)
Traductions
- The Lancer’s Wife and other Tales of Guy de Maupassant, Alan Rodgers Books, juillet 2006, 112 p. (24,21 dollars US ; 19,16 euros)
- Yvette (Large Print), Paperbackshop.Co.uk Ltd, Eco Library, juin 2006, 148 p. (14,95 euros)
Ouvrage
Tiziana Goruppi, Maupassant e lo specchio della morte [Maupassant et le miroir de la mort], prefazione di Lionello Sozzi, Pisa (Italia), Pacini editore, Studi di Letterature Moderne e Comparate ; 13, aprile 2006, 257 p. (25 euros)
Traduction de la quatrième de couverture : « Quand, dans Bel-Ami, Norbert de Varenne déclare que « derrière tout ce qu’on regarde, c'est la mort qu’on aperçoit », il exprime l’obsession majeure de Maupassant, qui, comme homme et comme écrivain, s’est sans cesse regardé dans le miroir de la mort. La fidélité ininterrompue à cette obsession, en plus de dédoubler la parole narrative en parole autobiographique, permet de lire l’œuvre entière de Maupassant comme un macrotexte, dont l’articulation se fonde sur de multiples modalités représentatives de la mort, que couvrent tous les registres, du tragique de la confrontation individuelle au comique de la satire sociale.
C’est à la mort comme phénomène social qu’est consacrée la première partie de cet essai, qui examine la présence chez Maupassant du rituel que scandent le temps funèbre (l’agonie, la veillée funèbre, les obsèques) et celui des apparats institutionnels grâce auxquels la collectivité exorcise la mort violente : deux stratégies défensives superflues dans le grand cycle biologique de la nature, comme l’enseigne l’agonie digne des animaux.
La seconde partie discute des limites « spatiales » de la mort, c’est-à-dire l’illusion qui peut être confinée dans des lieux institutionnels, en en montrant au contraire l’action imprévisible et envahissante qui confère à ses décors des caractères d’angoisse diffuse et abstraite.
Dans la troisième partie, l’enquête se déplace dans l’espace intérieur, où les fantasmes de la mort, trop facilement exorcisés par la satire sociale, remontent à la surface de toutes leurs forces pour dominer l’imaginaire individuel, qui se fixe sur le processus du vieillissement et sur le sort inévitable du corps. La confrontation avec « la mort de l’autre » est la tentative extrême et inutile de nier l’angoisse de sa propre mort et marque le renoncement à l’espérance inavouable en l’immortalité. »
Articles et contribution à des actes de colloques
- Yannick Preumont, « Discours tragique et discours ironique dans une "nouvelle familiale" de Guy de Maupassant : En famille », Quaderni del Dipartimento di Linguistica [Università degli Studi della Calabria], n°23, 2006, p.209-214.
- Hans Färnlöf, « Contribution à l’étude de la réception de Maupassant en Suède », XVIe Congrès des Romanistes scandinaves, Copenhague, août 2005, Ed. Michel Olsen, en ligne depuis mai 2006.
http://www.ruc.dk/isok/skriftserier/XVI-SRK-Pub/BSV/BSV08-Faernloef
(Une publication papier est prévue).
- Fanch Guillemin, « Histoire : Maupassant et la seconde vue », Magicus magazine, le magazine bimestriel des presti-agitateurs, n°144, mai-juin 2006. (13 euros)
Pour consulter le sommaire du numéro, cliquer sur le site Magiczoom, portail de la magie et des magiciens ou celui du magazine :
http://www.magiczoom.com
http://www.magicus.org/magazine/encours.htm
Matériel audiovisuel
En famille & Le Petit Fût, lus par Pierre-Alain Olivier, Besançon, Grinalbert Editions, 2006, 1 CD audio 72 minutes (13 euros).
Evénements
Compte rendu du colloque Maupassant de Naples
Le colloque Actualité de l’oeuvre de Maupassant au début du XXIe siècle, qui s’est tenu à Naples les 12 et 13 juin 2006, a rassemblé 24 conférenciers venant essentiellement de France (12) et d’Italie (8) mais aussi de Grande-Bretagne, du Portugal et de Roumanie.
Le thème retenu était suffisamment large pour permettre à chaque intervenant de présenter sa vision de l’oeuvre maupassantienne en ce début de troisième millénaire. Nul n’a cédé à la tentation du ressassement, comme il arrive parfois dans certains colloques, mais les intervenants ont vraiment eu le souci de réfléchir à un aspect moins étudié des écrits de Maupassant. Toutes les approches méthodologiques étaient représentées : narratologie, linguistique, psychanalyse, histoire, histoire littéraire, biographie, poétique, sociocritique, comparatisme, les conférenciers appartenant à diverses disciplines : littérature française, histoire, littérature comparée, enseignement des langues.
Dans l’extrême richesse des communications, qui ont donné lieu à des échanges stimulants avec le public, se sont dessinés plusieurs ensembles cohérents, notamment autour du genre de la chronique qui a fait l’objet de trois communications (H. Mitterand, C. Becker et S. Disegni) complétées par celle consacrée à la vision de l’histoire dans les écrits maupassantiens (M. Wetherill). Si le Maupassant conteur n’a pas été oublié avec des lectures originales de « La Petite Roque » (L. Caminati), « La Chevelure » (R. Stajano), « Une partie de campagne » (K. Basilio), « Le Pain maudit » (M. Petrone), « En famille » et « Une famille » (Y. Preumont), une place non négligeable a été faite au romancier (J. Ponnier). Une vie (M. Cerullo), Bel-Ami (F. Schirosi) et Pierre et Jean (A. Fonyi) n’ont pas été perçus de manière habituelle, tandis que deux contributions sur Fort comme la mort (J.-P. Leduc-Adine, D. De Falco) ont permis de réévaluer le roman, prouvant en cela qu’il est loin d’être une oeuvre ratée. Le style de l’auteur a été étudié en lui-même (Ph. Hamon) et les aspects fantastiques de son écriture bien soulignés (R. Stajano, A. Dulau). La confrontation avec des auteurs allemand – Hoffmann (M. Opris) – et espagnols – Clarin et Carné (G. Grilli) – a conduit à l’étude des sources d’un motif et de ses prolongements. Des écrits plus délaissés d’ordinaire comme le théâtre (A.-S. Dufief), l’adaptation scénique (N. Benhamou) et la correspondance (P.J. Dufief) ont aussi trouvé leur place dans ce colloque foisonnant. L’étude de l’homme Maupassant, proche de Zola (D. Coussot) et devenu véritable cas médical après sa mort (A. Fraysse), a achevé de nous donner une vision d’ensemble d’un personnage complexe dont l’oeuvre est une source inépuisable d’analyses pour les chercheurs.
Les conclusions du colloque ne pouvaient qu’être très constructives après les communications variées de ces deux journées. Des pistes ont été lancées, notamment l’importance de la mode et l’anticipation des sciences sociales dans les écrits maupassantiens, et des souhaits exprimés : favoriser l’émergence d’études sur l’intertextualité et les prolongements, et voir enfin l’oeuvre complète de Maupassant accessible et étudiée dans sa globalité.
Il reste à dire quelques mots de l’accueil très chaleureux réservé aux participants par les organisateurs du colloque (M. Cerullo et M. Petrone). L’ambiance amicale qui régnait lors des moments de détente aux restaurants et dans les jardins de l’Institut Français de cette belle ville de Naples est due à une organisation réussie qui a favorisé les débats et les rencontres entre chercheurs d’horizons différents.
Adaptation américaine de « Mouche »
M6 a rediffusé le 18 juin dernier à 20h50 Kimberly (1999), film américain de Frederic Golchan librement inspiré par la nouvelle « Mouche ». Si le nom de Maupassant apparaît bien au générique, le scénario s’écarte considérablement du récit court. A la fin du XXe siècle, aux Etats-Unis, Bob, agent de change, Michael, architecte, Walter, enseignant, et Scott, publicitaire, tous quatre la trentaine, sont amis. Ils partagent la passion de l’aviron qu’ils pratiquent chaque matin avant de se rendre à leur travail. Un jour, ils rencontrent la belle Kimberly au bord de la rivière et tombent amoureux d’elle. Bientôt enceinte, la jeune femme refuse de dire qui est le père de l’enfant. Le doute s’installe chez les quatre amis. La transposition spatio-temporelle était risquée. Frederic Golchan a transformé la nouvelle maupassantienne en une bluette pour teenagers. La fin, totalement différente de celle imaginée par l’écrivain et politiquement correcte, est peu crédible mais le puritanisme est sauf.
L’Amour quelquefois en Guyane
La Compagnie Théâtrale Guyanaise présente L’Amour quelquefois d’après Guy de Maupassant du 13 juin au 16 juillet 2006 à la salle des fêtes de Macouria. La mise en scène est de Grégory Alexander et la création des décors de Raphaëlle Comte. La pièce est jouée par Junie Beaujan, Ludmilla Mangachoff, Assia Trarieux, Jacques Sabatier, Roland Zeliam et l’on entend la voix de Grégory Alexander.
Entrée 5 et 12 euros (10 euros en prévente)
Réservations par téléphone : 0594 29 24 70
Email : cie.theatrale.guyanaise@wanadoo.fr
Pour plus d’informations, consulter le site Terres de Guyane :
http://www.terresdeguyane.fr/actualite/default.asp
Maupassantiana se développe
Le site Maupassantiana prend de l’ampleur. Tandis que la partie consacrée à la Bibliographie s’enrichit régulièrement de nouvelles références françaises et étrangères, il était devenu nécessaire de consacrer une rubrique à une biographie sommaire de l’auteur et à une présentation de son oeuvre. En attendant une meilleure place, c’est dans la partie Biographie que s’insèrent les renseignements sur l’oeuvre, notamment une liste chronologique des écrits (chroniques, contes et nouvelles, romans, pièces de théâtre…), classés aussi par ordre alphabétique. La consultation peut ainsi se faire selon différentes entrées : genre, œuvre, date. Le travail de saisie et de vérification des textes étant long, je n’ai mis en ligne que quelques oeuvres narratives. L’internaute peut donc consulter pour l’instant
- deux contes : « Boule de suif » et « Tribunaux rustiques » ;
- six chroniques : « Adieu mystères », « Le Fantastique », « Les Employés », « En carême », « Maison d’artiste » et « Le Pays des Korrigans » ;
- la préface de Maupassant à Baronnette, roman d’Ernest Garenne.
Bien sûr, il ne s’agit pas de concurrencer les volumes papier mais de rendre accessibles au plus grand nombre des textes peu connus pour certains, qui n’étaient pas disponibles sur Internet. Le retour aux volumes est indispensable. Des recherches lexicales et thématiques pourront se faire plus facilement grâce à la saisie des textes maupassantiens.
Toute suggestion des prochains textes en ligne est la bienvenue, ainsi que les remarques (coquilles) sur la saisie. L’index et la chronologie des oeuvres encore lacunaires seront complétés dès que possible.
Maupassant dans l'enseignement secondaire
La rubrique sera « en vacances » durant ces deux mois d’été. Néanmoins si vous avez connaissance de séquences pédagogiques valables ou si vous-même avez créé et mis en ligne des séquences et projets autour d’une oeuvre de Maupassant, n’hésitez pas à m’en faire part. L’information sera relayée par la revue et le site.
Boule de Surf, Maupassant sur le Web
Nouveauté sur le site espagnol Guy de Maupassant
José Manuel Ramos, Webmaster du site espagnol « Guy de Maupassant », a récemment mis en ligne le Cahier d’amour de Gisèle d’Estoc traduit en castillan. C'est, à notre connaissance, la première fois qu'on publie cet ouvrage en espagnol. Cuaderno de amor est téléchargeable au format pdf. On le trouvera dans la section « Novedades » ou « Obras sobre Maupassant », cette dernière rubrique s’étant d’ailleurs beaucoup enrichie :
http://www.iesxunqueira1.com/maupassant/Novedades.htm
http://www.iesxunqueira1.com/maupassant/obras_sobre_M.htm
http://www.iesxunqueira1.com/maupassant/Libros/cahier.pdf
« Pierrot » dans Incipit Blog
Le site Incipit Blog propose la version audio du conte « Pierrot » (1882) tiré des Contes de la bécasse. Les internautes peuvent écouter l’intégralité du conte au format livre audio mp3 (13 minutes, 5 MO). Une bonne initiative permettant de mieux apprécier le caractère oral des contes et nouvelles maupassantiens.
http://www.incipitblog.com/index.php/2005/12/24/guy-de-maupassant-contes-de-la-becasse-pierrot-1882/
Une notice biographique de Maupassant
Le site personnel de Didier Fontaine contient 109 biographies d’auteurs célèbres dont celle, très synthétique, de Maupassant.
http://egb.ifrance.com/bio.html
http://egb.ifrance.com/Maupassant.html
Une vie et « Le Horla » sont aussi en ligne en version htm :
http://egb.ifrance.com/Textes/Une%20vie.htmhttp://egb.ifrance.com/Textes/Une%20vie.htm
http://egb.ifrance.com/Textes/Le%20Horla.htm
Le Vésinet et Argenteuil rendent hommage à Maupassant
La commune du Vésinet a mis en ligne un extrait de Bel-Ami en surlignant les villes de la région des Yvelines qui apparaissent dans le roman, manière originale de faire connaître la ville et sa région aux internautes. On se souvient que Maupassant avait consacré plusieurs chroniques au crime du Pecq et qu’il connaissait bien Chatou.
http://vesinet.over-blog.net/article-2388405.html
La ville d’Argenteuil elle aussi rend hommage à l’écrivain en lui consacrant une page de son site officiel : « Guy de Maupassant et Argenteuil ».
http://www.argenteuil.fr/article.php3?id_article=46
Histoire du vieux temps
L’éphéméride du site Paris Neuvième nous rappelle la date anniversaire de la mort de Maupassant le 6 juillet 1893.
http://www.parisneuvieme.com/
A cette occasion, on peut (re)lire en ligne l’article de Jean-Pierre Leonardini paru dans L’Humanité le 7 juillet 1993 : « Maupassant est mort hier ».
http://www.humanite.presse.fr/journal/1993-07-07/1993-07-07-680206
En lisant
- Catherine Guigon, Les mystères du Sacré-Coeur. Les Vignes de la République, roman d’aventures, Paris, Seuil, 1998, p.304.
En 1872, Théo Archibault produit le meilleur vin de Montmartre mais son bonheur sera de courte durée. Le lecteur suit la vie du héros et ses rencontres. Il se prend de passion pour l’édification de la Tour Eiffel.
Par ses ambitions, sa démesure, l’entreprise avait très vite suscité une formidable polémique et Le Grand Rapporteur s’était rallié au camp des novateurs, celui de l’Utopie futuriste dont l’ingénieur Eiffel allait devenir le symbole. Un concurrent, Le Temps, avait lancé l’offensive avec une « pétition des artistes » signée par François Coppée, Leconte de Lisle, Maupassant, Sully Prudhomme et d’autres. Ils y dénonçaient « l’érection de l’inutile et monstrueuse tour Eiffel (…), noire et ridicule cheminée d’usine écrasant de sa masse barbare tous nos monuments humiliés ». Jules Vainclair (par philosophie) et Théo (par principe) avaient d’un commun accord décidé de réagir. Le Grand Rapporteur avait aussitôt ouvert ses colonnes au ministre du Commerce et de l’Industrie, Edouard Lockroy, promoteur de la « cheminée » tant décriée. A son tour, il ironisait : « Ce n'est pas que je craigne pour Paris. Notre-Dame restera Notre-Dame (…) mais j’aurais pu sauver le Champ-de-Mars. Il s’agit là en effet d’un incomparable carré de sable, digne d’inspirer les poètes ! » Le ton était donné.
- Christine Arnothy, Embrasser la vie, Paris, Fayard, 2001, p.104.
Dans cet ouvrage autobiographique, Christine Arnothy évoque la reconnaissance littéraire obtenue après la publication de son premier livre J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir et la fierté de ses parents, restés à Budapest.
Ils étaient à quelques heures de voyage de Bruxelles. J’allais bientôt gagner assez d’argent pour les inviter. Il fallait trouver un petit hôtel bon marché mais propre, rapprocher Maman de « son » Paris. Mais je la voyais mal dans l’hôtel de la rue de Provence, elle en aurait difficilement supporté l’environnement. Papa aurait dit : « Nous sommes dans une nouvelle de Maupassant. » Elle aurait répondu : « Tout n'est pas littérature, mon cher. »
Qui sait ?
Dans le précédent numéro de Maupassantiana, une abonnée brésilienne demandait des précisions sur la chronique « En carême » publiée dans Le Gaulois le 21 février 1883. Arselène Ben Farhat, chercheur tunisien, nous a envoyé des précisions sur ce texte rassemblé dans l’édition des Chroniques due à Gérard Delaisement (2004). La chronique désormais en ligne est à la disposition des amateurs de Maupassant.
Noëlle BENHAMOU