N°20 - Novembre 2005






Parutions
Editions
- Le Horla et autres récits fantastiques, Paris, Pocket, septembre 2005, 91 p. (1,50 euros).

- Tunis – Rêve de partages, textes réunis et présentés par Guy Dugas, Paris, Presses de la Cité, Omnibus, coll. Villes et lieux de légendes, novembre 2005, 1088 p. (25 euros)
http://www.omnibus.tm.fr/FR/leslivres/ficheslivre/618.html
Cette anthologie rassemble les oeuvres de Maherzia Amira Bournaz, Georges Memmi, Georges Duhamel, Claude Roy, Adrien Salmieri, Abdul Karim Jossot, Jean Amrouche, Hedi Bouraoui, Nine Moati, Michel Tournier, Etienne Burnet. Elle contient également « Tunis » (p.571-585) de Maupassant.

- Récits de campagne et de chasse, éd. Jérôme et Valentine Del Moral, Paris, Robert Laffont, Bouquins, novembre 2005. (30 euros)
Cette anthologie contient des textes de Maupassant.


Ouvrages
- René Godenne, Etudes sur la nouvelle de langue française, Genève, Slatkine, septembre 2005, 464 p. (55 euros)
Présentation de l’éditeur :
Ce troisième volume poursuit toujours un même but : rendre justice à la nouvelle, qu'elle soit française (avec ces 40 questions que l'on pourrait/devrait se poser à propos de la nouvelle) ou francophone (avec ces 50 ans d'existence cachée de nouvelles belges). À son histoire depuis le XVe siècle jusqu'à la fin du XXe siècle : les signes de permanence mais aussi les avatars d'un genre, la notion de recueil. À son existence au XVIIe siècle. À son existence au XIXe siècle au travers de deux répertoires de titres par année. À son existence au XXe siècle, une histoire sans fin de méprises, avec un aperçu d'œuvres majeures (Marcel Arland, Marcel Béalu, Pierre Gripari, Charles-Ferdinand Ramuz, Jacques Sternberg), d'autres signées de noms plutôt inattendus (Gilbert Cesbron, Françoise Mallet-Joris, Emmanuel Roblès, Vercors), avec un inventaire des revues de nouvelles, un état de la nouvelle érotique depuis 1940 et – une curiosité – les jeux littéraires des nouvellistes.
http://www.honorechampion.com/cgi/run?wwfrset+3+750127414+1+2+cccdegtl1+N+1+20154568

- Pierre Bayard, Demain est écrit, Paris, Editions de Minuit, Paradoxe, 2005, 160 p. (15 euros)
Le corpus comprend « Le Horla » : « Et Maupassant ne décrirait pas avec une telle justesse la folie dans Le Horla si lui-même, quelques années plus tard, n’en avait fait la douloureuse expérience. » (Pierre Bayard)
Présentation complète du livre et article de Josyane Savigneau (Le Monde, 14 octobre 2005), à consulter sur le site des éditions de Minuit :
http://www.leseditionsdeminuit.fr/titres/2005/demain_ecrit.htm

- Charly Mbock Fils, Le Livre de Maupassant, Paris, Editions Manuscrit.com, 2005, 250 p. (17,90 euros format papier ; 7,90 euros format pdf).
Présentation de l’éditeur :
Recueil de nouvelles drôles et émouvantes, où tout, finalement, n'est qu'imposture. Il réunit quelques épisodes parisiens, bretons, et africains en neuf histoires brèves et inoubliables. Elles tiennent leur originalité des thèmes abordés. Humour, fantaisie verbale, canular, et absurde en sont les maîtres mots. Ces histoires auraient bien pu vous arriver, et c'est peut-être cela qui les rend résolument contemporaines. Archie aurait mieux fait de dormir cette nuit-là, tout le monde comprendra Caramel, et personne ne plaindra Dynamo Var...
http://www.manuscrit.com/
http://www.manuscrit.com/catalogue/textes/fiche_texte.asp


Articles et contribution à un acte de colloque
- Louis Forestier, « Chasse et imaginaire dans les contes de Maupassant », Romantisme, L’Imaginaire de la chasse dans le second XIXe siècle, n°129, 2005, p.41-60.

- Bernard P.R. Haezewindt, « La Parure de Guy de Maupassant ou l'intrusion du réalisme du XIXe siècle dans le conte de Cendrillon », Nottingham French Studies, XLIV, n°2, Summer 2005, p.20-30.

- Rajeshwari Vallury, « Pierre et Jean or the Erring of Oedipus », Dalhousie French Studies, LXXI, Summer 2005, p.39-51.

- Laure Helms, « Maupassant au Théâtre », p.185-194 dans Le roman au théâtre. Les adaptations théâtrales au XIXe siècle, actes du colloque international de l'Université Paris X-Nanterre, 10-11 octobre 2003, Anne-Simone Dufief et Jean-Louis Cabanès éd., Ritm, n°33, 2005, 280 p.


Evénements
Maupassant en Scandinavie
Lors du colloque « Le Réalisme français en Scandinavie », qui s’est tenu les 21 et 22 octobre 2005 à l’université de Paris VII-Jussieu (amphi 24), plusieurs interventions portaient sur la réception, les traductions et la poétique de Maupassant :
- Hans Färnlöf, « Motivation narrative et réalisme. Remarques sur la motivation dans les oeuvres étudiées dans le cadre du projet. » [Madame Bovary et Une vie.]
- Mervi Helkkula, « Traduire Flaubert et Maupassant. La place du lecteur entre le narrateur et le personnage. »
- Carla Cariboni Killander, « La définition du descriptif : mise au point à partir d'une étude empirique et comparative menée sur la lecture non professionnelle de Nana/Nana et de Une Vie/Ett liv. »

Bel-Ami à la télévision
Dans le précédent numéro de Maupassantiana, j’avais promis d’analyser rapidement le téléfilm Bel-Ami de Philippe Triboit diffusé sur France 2. Il ne faut pas considérer ce téléfilm comme une adaptation mais une re-création. Une fois de plus, il ne s’agissait pas de transposer simplement le roman en images. Toute servitude à l’oeuvre a été écartée. Le scénario s’éloigne donc notablement du texte original. Il s’achève sur le désespoir de Virginie Walter devant le mariage imminent de sa fille, Suzanne, avec Duroy. Le spectateur est donc frustré car il n’assistera pas au somptueux mariage à la Madeleine, apothéose de l’arriviste arrivé, et au clin d’oeil du jeune marié à Clo qui en dit long sur sa fidélité conjugale future. Le personnage de l’anarchiste a été ajouté et d’autres – Bel-ami et Rachel, Madame Walter – ne correspondent pas physiquement aux portraits présents dans le récit : Duroy est blond, Rachel et Madame Walter brunes dans le roman. La religion de Walter et toute remarque antisémite faite par Saint-Potin sur le patron de La Vie française ont été gommées, politiquement correct oblige. On notera le passage réussi et vaudevillesque où Rachel insulte Duroy et Clotilde, et celui du flagrant délit d’adultère. L’époque est d’ailleurs bien reconstituée – l’atmosphère d’une salle de rédaction, les tripotages politiques, les délits d’initiés, les bastringues, les costumes, les salons – bien que le niveau de langue ne soit pas vraiment respecté. La vulgarité de Bel-Ami choque, ses propos ne correspondant pas au XIXe siècle. Certaines expressions employées par Clotilde de Marelle sont également déplacées. En revanche, les parents de Georges Duroy ne parlent pas le patois normand ce qui était essentiel à la différence de classe qui sépare désormais le fils et pé et mé Duroy dont il a honte. Dans le film, il souhaite leur présence à son mariage, ce qui n’est pas le cas dans le roman. En effet, le téléfilm fait de Duroy un être engagé politiquement, une sorte d’anarchiste, un mauvais sujet au grand coeur qui prend aux riches pour donner aux pauvres, comme il le fait avec Rachel. Le héros perd ainsi de sa noirceur et devient presque sympathique.
Notons que les comédiens sont remarquables et le téléfilm enlevé. Sagamore Stevenin campe un Duroy déterminé et courageux, bien éloigné du veule Bel-Ami maupassantien. Il joue juste. Florence Pernelle interprète une Madeleine Forestier très crédible, proche de Séverine dans sa tenue et ses prises de position féministes. La présence de l’anarchiste était à mon sens inutile.
Le film est certes décevant pour celui qui a lu le roman de Maupassant ; espérons qu’il donnera envie aux plus jeunes de découvrir ce chef-d’oeuvre qui n’a pas pris une ride et soulève des problèmes encore actuels.


Maupassant dans l'enseignement secondaire
Pierre et Jean en seconde
Jocelyne Hurst, professeur de Lettres Modernes au lycée Jean Monnet d’Aurillac et formatrice IUFM, a mis en ligne sur le site de l’académie de Clermont-Ferrand, une séquence (comprenant série d’exercices, séances variées, exposés, citations) destinée à des élèves de seconde. Pierre et Jean entre dans l’objet d’étude : le récit (roman ou nouvelle) du XIXe. Disponible en fichier rtf.
http://www3.ac-clermont.fr/pedago/lettres/rtf/pierreetjean.rtf

« Le Modèle » de Maupassant et Ophuls en LEP
Sur ATARI, site ressource des PLP Lettres-Histoire, J.-L. Fernandez propose une séquence autour de la nouvelle réaliste « Le Modèle » et de son adaptation cinématographique : « Le Modèle », troisième sketch du film de Max Ophuls Le Plaisir (1952). Les internautes pourront télécharger au format Word pour PC le sommaire de la séquence (20,5 Ko), le texte de la nouvelle (43,5 Ko), des questions (27 Ko), un tableau de synthèse (20 Ko), le corrigé (45,5 Ko) ainsi que des documents (25,5 + 19,5 + 21 + 31 Ko).
http://www.cpod.com/monoweb/atari/atari/seqmodele.htm

« Une partie de campagne » en BEP
Le site de l’enseignement professionnel de l’académie de Dijon met en ligne une étude de la nouvelle « Une partie de campagne » et de son adaptation filmique par Renoir. La séquence prévoit l’exploitation de plusieurs documents : le texte de Maupassant, le scénario de Renoir, la vidéo, les tableaux de Manet et Monet et la photographie de Doisneau intitulés Le Déjeuner sur l’herbe.
http://webpublic.ac-dijon.fr/pedago/enspro/Lettre_histoire/17Sequence07/17Seq7Campagne.htm

« Boule de suif » en BEP
Egalement sur le site de ressources Lettres-Histoire de l’académie de Dijon, une séquence sur « Boule de suif » en classe de BEP est proposée dans le cadre de l’étude d’un texte romanesque.
http://webpublic.ac-dijon.fr/pedago/enspro/Lettre_histoire/16Sequence06/16Seq6Suif.htm

Maupassant et Manet
Le site « Education à l’image » du CRDP de Grenoble met à la disposition des Internautes une lecture comparée du tableau de Manet, Un bar aux Folies-Bergère (1881) et d’un extrait de Bel-Ami (1885). Le scénario pédagogique de cette séquence de 5 séances sur le rapport peinture et littérature se décline en fonction du niveau des élèves : 3e, lycée (2de, 1ère, Terminale) ou section de BTS. La reproduction du tableau et la séquence (316 Ko) sont téléchargeables.
http://www.crdp.ac-grenoble.fr/medias/outils/scenarios/maupman/manmaup.htm


Boule de Surf, Maupassant sur le Web
Site Maupassantiana : un an d’existence
Maupassantiana fêtera fin novembre sa première année de mise en ligne. Il compte plus de 8900 visiteurs avec en moyenne 50 visites par jour, chiffre honorable pour ce site mal référencé par Google. La page « Maupassant dans l’enseignement secondaire » a été récemment mise en ligne et s’enrichira régulièrement. Elle regroupe des informations données dans la rubrique de la revue portant le même nom. N’hésitez pas à m’envoyer des références de sites ou de séquences pédagogiques autour de Maupassant.
http://perso.wanadoo.maupassantiana/Revue/Rubrique_Maupassant_enseignement.ht

Thèse française en ligne
Une thèse française partiellement consacrée à Maupassant est consultable en ligne sur le site de l’université de Lille III. Il s’agit de celle de Caroline Deroo, Crise du sujet, crise de la représentation dans les nouvelles fantastiques au tournant du siècle : domaine français, anglais et américain, thèse nouveau régime, Littérature comparée, sous la direction de Jean-Marc Moura, Université de Lille III, 2003, 405 p. 25 contes fantastiques de Maupassant font partie du corpus.
http://wwww.univ-lille3.fr/theses/deroo-caroline/html/these.html

Une répétition en ligne
Le texte de la pièce de Maupassant Une répétition est consultable sur le site de la compagnie Le Loup théâtre.
http://lelouptheatre.free.fr/repet.html


En lisant
Dan Brown, Anges et démons [Angels and demons], roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Daniel Roche, Paris, Jean-Claude Lattès, 2005, 571 p.
A propos du Jugement dernier, fresque de Michel-Ange à la Chapelle Sixtine.
« Guy de Maupassant avait écrit dans un récit que cette fresque semblait la décoration d’une baraque foraine peinte par un charbonnier ignorant. »
Allusion au jugement dépréciatif de Maupassant devant le chef-d’oeuvre de la Sixtine Il giudizio universale.
(Information fournie par Antonella Ponato)

Lors de son séjour à Rome, Maupassant écrivit en effet à sa mère le 15 avril 1885 :
« Je trouve Rome horrible. Le Jugement dernier de Michel-Ange a l'air d'une toile de foire, peinte pour une baraque de lutteurs par un charbonnier ignorant, c'est l'avis de Gervex et celui des élèves de l'École de Rome avec qui j'ai dîné hier. Ils ne comprennent pas la légende d'admiration qui entoure cette croûte. » (Lettre n°382, Correspondance, éd. Suffel, Paris, Le Cercle du Livre Précieux, 1973, t. II, p.180).


Qui sait ?
Dans une récente interview, le comédien Bruno Putzulu a dit qu’il allait tourner dans un téléfilm tiré de Maupassant. Qui sait de quelle oeuvre il s’agit ?
(Réponse à la revue qui transmettra)


Noëlle BENHAMOU

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