N°40 - Juillet 2007






Parutions
Editions
- Le Goût de Tunis, textes choisis et présentés par Philippe Di Folco, Paris, Le Mercure de France, collection « Le Petit Mercure », avril 2007, 140 p. (5,20 euros)
S’y trouvent deux extraits de La Vie errante.

- Guy de Maupassant, En l’air et autres chroniques d’altitude, préface de Sylvain Tesson, Paris, Les Editions du Sonneur, mai 2007, 80 p. (10 euros)
Aux étés 1887 et 1888, l’écrivain répond à l’invitation du capitaine Jovis de faire un voyage en ballon. Il donne ensuite au Figaro et à La Lecture le récit de ses envolées.
http://www.editionsdusonneur.com/Maupassant.html

- Le Goût de la pêche, textes choisis et présentés par Sophie Massalovitch, Paris, Le Mercure de France, collection « Le Petit Mercure », juin 2007, 140 p. (5,30 euros)
Maupassant fait partie du corpus.

- Guy de Maupassant, La Parure et autres scènes de la vie parisienne, éd. Laure Meyselle, Paris, GF-Flammarion, Etonnants classiques n°124, nouv. éd., 1er juillet 2007, 122 p. (2,70 euros).
Contient cinq nouvelles ayant pour cadre Paris au XIXe : « La Parure », « Un lâche », « Le Rendez-vous », « Le Masque » et « Les Tombales ».

Ouvrages et sections de livres
- Une partie de campagne : Eli Lotar, photographies du tournage, dir. par Guy Cavagnac, avec la participation de Jean-Pierre Pagliano, Montreuil, Editions de l’œil, mai 2007, 128 p. ill. en noir et blanc. (30 euros)
Clichés, pour la plupart inédits, du tournage d’Une partie de campagne en 1936, photographies, témoignages et entretiens évoquant le tournage du film.

- Romano Luperini, L’Incontro e il caso. Narrazioni moderne e destino dell’uomo occidentale [La rencontre et le hasard. Narrations modernes et destin de l’homme occidental], Roma, Laterza, collezione storica, 2007, 350 p. (35 euros)
Le chapitre 3 : « Henri, Henriette e l’incontro ripensato tutte le sere » [Henri, Henriette et la rencontre repensée tous les soirs] est consacré à Maupassant et plus particulièrement à « Une partie de campagne ». Consulter la table des matières au format pdf et un résumé de l’œuvre en italien sur le site de l'auteur.
http://luperini.palumboeditore.it/luperini_site/immagini/Indice_Incontri.pdf
http://www.aetnanet.org/modules.php?name=News&file=article&sid=7438

- « En croisière avec Maupassant », dans Carré voiles, n°9, Histoires à remonter le temps, Grenoble, Glénat, Coll. Neptune et découverte, juin 2007, 96 p. ill. en couleur. (20 euros)
A travers le voyage reconstitué de Guy de Maupassant à la fin du XIXe siècle en voilier sur la Côte d’Azur, l’ouvrage propose de découvrir Panerai, marque horlogère amoureuse de la voile, les collectionneurs de montres de marine, l’histoire de la longitude qui a permis aux navigateurs de connaître leur position.
http://www.boutique.voilesetvoiliers.com/boutique/fiche_produit.cfm?type=15&ref=400009&code_lg=lg_fr&pag=1&num=
http://www.glenatlivres.com/livres.asp?Id=http%3A//www.glenatlivres.com/carre-voiles-9-9782723460101.htm


Bande dessinée
Hamo et Antoine Maurel, Noirhomme. T. I, Ouverture, Paris, Casterman, coll. Ligne d’Horizon, juin 2007, 48 p. (9,80 euros)
Présentation de l’éditeur : « Fine plume du journal La Vie française, le jeune journaliste Alceste Boursault a brusquement tourné le dos à une carrière prometteuse pour se fiancer à la fille d’un influent banquier, rencontrée alors qu’il enquêtait sur les affaires douteuses de son père. Son futur beau-père l’a même recruté pour travailler à la banque à ses côtés. Depuis lors, Alceste s’efforce – difficilement – de s’habituer à son nouveau métier, plus rassurant mais aussi plus ennuyeux, plus terne. Ses remords se manifestent sous la forme d’un étrange et sombre personnage, qui lui apparaît périodiquement et que lui seul semble voir : décharnée, à peine humaine, un regard et un rictus tout droit sorti de l’enfer, la créature incite Alceste à faire paraître malgré tout les informations compromettantes recueillies sur le banquier... ».
Allusions à l’œuvre de Maupassant, Bel-Ami, par l’évocation du journal La Vie française et son rédacteur en chef, Monsieur Walter.
Présentation du livre et critiques sur les liens suivants :
http://www2.france-jeunes.net/lire-noirhomme-ouverture-23805.htm
http://www.krinein.com/bd/noirhomme-ouverture-6352.html


Evénements
La Guillette sur TF1
Le 25 juin dernier, au journal de 13h de TF1, un bref reportage a été consacré à la vente de la Guillette, que nous avons déjà évoquée. « Les associations se mobilisent pour que les pouvoirs publics l’achètent afin d’en faire une « maison d’écrivain », ouverte au public. ». Possibilité de voir ou revoir cette courte séquence sur le site de TF1/LCI :
http://tf1.lci.fr/infos/jt/0,,3475695,00-guillette-maupassant-mise-vente-.html

« Roma Fiction Set »
Du 2 au 7 juillet 2007, se déroule à Rome la présentation des récentes adaptations filmiques et télévisuelles italiennes et européennes. Sera présentée à cette occasion l’adaptation de « La Parure » par Claude Chabrol aux professionnels italiens. Lire à ce sujet un article en ligne de La Voce d’Italia :
http://www.voceditalia.it/index.asp?T=rm&R=spe&ART=11962

Théâtre du Crime
Dans le cadre de l’Estival de Ménilmontant, le Théâtre de la Fronde a créé un spectacle tiré de trois nouvelles de Maupassant : « La Confession », « Confession d’une femme » et « Fou ». Le Musée du crime de Maupassant, mis en scène de Didier Carrier, est joué du 4 au 28 juillet 2007 au Théâtre de Ménilmontant par Bénédicte Bosc, Didier Carrier, Michel Laforest et Karine Revelant.
Présentation : « Visite guidée du musée du crime où dans une atmosphère de fête foraine, un homme et deux femmes se confient et avouent leurs crimes ! Tel un chirurgien des âmes, Maupassant nous dévoile l’intériorité de criminels ordinaires. Il explore les Hommes et révèle leur folie et leurs peurs. Et nous, captivés, proches du vertige, nous exorcisons nos peurs et fleuretons avec le vide. Entrez visiter le Musée du Crime où les passions obscures se mêlent au tumulte de la fête foraine et de l’orgue de barbarie, pour votre plus grande joie et votre plus insoutenable frisson ! »
http://www.billetreduc.com/16338/evtdate.htm?date=1
Théâtre de Ménilmontant
15 rue du Retrait
75020 PARIS
Métro : Gambetta - Bus : 26 -96
Durée du spectacle : 1h
Tarif : 19 euros, tarif réduit : 14 euros
Salle XL
Réservation indispensable au 01.46.36.98.60.
http://menilmontant.free.fr/estival.htm#museecrime
email : resa.menilmontant@wanadoo.fr
http://www.lafronde.com/


Maupassant dans l'enseignement secondaire
Nouvel objet d’étude au lycée
Un nouvel objet d’étude « Le Roman et ses personnages : visions de l’homme et du monde » fait son entrée en classe de première du lycée. Il remplace « Le biographique » pour toutes les sections générales et technologiques (l’autobiographie étant désormais réservée à la classe de première littéraire, pour laquelle disparaît « L’épistolaire »). Les romans du XIXe siècle – ceux de Maupassant en particulier – peuvent donc donner lieu à des séquences d’enseignement. On s’appuiera avec profit sur les séquences de l’ancien programme (« Un roman naturaliste ») mises en ligne et sur les nombreuses publications pédagogiques de l’époque (1999-2000).
Pour accéder aux documents d’accompagnement sur le site Eduscol :
http://eduscol.education.fr/D0011/LEGT_Francais_doc_accompagnement.pdf
Les annales zéro concernant cet objet d’étude « Le roman et ses personnages » sont accessibles au format pdf : http://eduscol.education.fr/D0056/eaf_annales_zero2007.pdf
Par ailleurs, le site Weblettres propose une synthèse complète sur le sujet :
http://www.weblettres.net/sommaire.php?entree=2&rubrique=8&sousrub=407


Boule de Surf, Maupassant sur le Web
Généalogie maupassantienne
Le site Geneablog.org a mis en ligne le 22 mars 2007 un article de Thierry Sabot intitulé : « Maupassant, la figure du père ou le mystère des origines ». Les internautes peuvent laisser une appréciation sur le contenu de l’article relatif à la filiation.
http://geneablog.typepad.fr/geneablog/2007/03/maupassant_la_f.html

Nouveautés sur le site Autour de Guy de Maupassant
Kazuhiko Adachi, webmaster du site japonais Autour de Guy de Maupassant, poursuit le développement de son site. Allez le visiter !
http://www.litterature.jp/maupassant/

Nouveautés sur Maupassantiana
Dès la rentrée, le site Maupassantiana changera d’adresse et basculera en .fr. Il aura ainsi une plus grande « visibilité ». Il pourra être mieux repéré par les Internautes cherchant des renseignements sur Maupassant et recensé par les moteurs de recherche. La page d’accueil sera légèrement modifiée et certaines rubriques revues et complétées. Ainsi, la section Bibliographie présente un sommaire détaillé et les adaptations comptent désormais une partie « Peinture » qui indiquera Mademoiselle Fifi (1898), tableau d’Ernest Delahaye, inspiré par le conte maupassantien.
En attendant, le site poursuit son expansion en mettant régulièrement en ligne de nouvelles références bibliographiques et des fiches filmographiques. Nous remercions Hervé Constant, artiste-peintre français établi à Londres, de nous avoir envoyé son dernier court-métrage tiré de « Lettre d’un fou » et tous les renseignements concernant ce film. Out there (2006) [Horla] met en scène l’acteur Michael Ewling dans le rôle du fou. Les décors sont actualisés. Possibilité de consulter la fiche du film sur Maupassantiana.
Pour visiter le site de l’artiste :
http://www.herveconstant.co.uk


Histoire du vieux temps
Maupassant est mort hier… ou presque. Le 6 juillet 1893, l’écrivain s’éteignait à la clinique du docteur Blanche à Passy. Le 7 juillet, sa mère demandait des nouvelles au docteur Blanche dans le télégramme suivant :

Laure de Maupassant à Blanche

Vendredi 07 juillet 1893

RÉPONSE PAYÉE
Docteur Blanche RUE BERTON 17
PASSY PARIS
= P NICE 2603 18 7 12H20 S
= DONNEZ NOUVELLES MAUPASSANT =
MALVINA VILLA LARROQUE AVENUE LYMPIA NICE

Quant à Gustave de Maupassant, père de l’écrivain, il envoyait un télégramme indigné au docteur Meuriot, à Passy, après avoir appris la nouvelle du décès par voie de presse :

Gustave de Maupassant à Meuriot

Vendredi 07 juillet 1893

MEURIOT R BERTON 17 PARIS

P D STEMAXIME 239-33-11

MR DE MAUPASSANT A LIEU D ETRE TRES ETONNE D APPRENDRE PAR LE JOURNAL LE MALHEUR QUI LE FRAPPE ET DE N AVOIR ETE AVERTI PAR PERSONNE ; – MAUPASSANT

(Dossier 1718, pièces n°63 et 64, coll. Jérôme Honnorat. Droits réservés)

On comprend pourquoi l’écrivain fut inhumé au cimetière du Montparnasse sans la présence de ses parents.


En lisant
- Frank Harris, « Souvenirs sur Guy de Maupassant », dans Ma vie et mes amours, traduit de l'anglais par Madeleine Vernon et Henry-D. Davray, Paris, Gallimard, 1960, p.329-331.
     « Mais qui était-elle, cette incomparable maîtresse ? Une Juive fortunée, de dix ans plus jeune que lui, mariée, et dont le mari n’aurait pas pardonné un soupçon même d’infidélité. Les amants se voyaient, en secret, de loin en loin. Dix ans après la mort de l’écrivain, elle publia dans la Grande Revue des souvenirs sur son amant et leurs amours. A lire ces pages, il ressort clairement que si Maupassant lui avait avoué l’effet néfaste de leurs étreintes, non seulement y aurait-elle renoncé, mais encore l’aurait-elle, sans nul doute, encouragé à dominer ses sens. Mais toujours c’est lui qui appelle, et toujours c’est elle qui vient.
     L’affection qu’elle témoigne pour lui est profonde et noble, elle se complaît à rappeler ses qualités, son grand amour pour sa mère, sa charité, parfois aveugle, et l’intérêt qu’il prend aux hommes et aux femmes qui diffèrent du type banal ; enfin, son désir d’agir en toute circonstance avec loyauté et générosité.
     Bien entendu, elle parle longuement de l’amour qu’il éprouvait pour elle, et elle cite des extraits de sa correspondance : expressions superbes de l’humilité de l’amour, de cette sainte adoration de l’amour, qui rachètent les hideurs de nos sordides existences :
     « Comme je vous aimais ! Et comme j’aurais voulu m’agenouiller tout à coup devant vous, m’agenouiller là, dans la poussière, sur le bord du trottoir, et baiser vos belles mains, vos petits pieds, le bas de votre robe, les baiser en pleurant. »
     Maupassant ayant dit une fois : « Je reste romancier jusque dans mes caresses », elle observe avec une grande finesse de jugement : « Je crois plutôt qu’il restait amant jusque dans ses romans. »
     Plus loin, quels accents elle trouve pour évoquer la magnificence de leur amour :
     « Comme il savait aimer, cet homme, et comme il savait à chacune de nos rencontres renouveler son amour. Il faudrait une plume moins inhabile que la mienne, pour évoquer toutes les splendeurs de sa passion. Il avait un don inouï de transformer les situations les plus banales en autant d’inoubliables instants. Tout s’éclairait et se transfigurait autour de moi dans la société de Guy de Maupassant. Il me faisait chérir jusqu’aux nuances les plus insaisissables des choses dont il savait faire ressortir pour moi le charme caché. Il n’y a pas une maison, pas un arbre, pas un tournant de rivière dont il m’ait parlé et que j’aie pu jamais oublier. J’ai connu par lui tant d’enchantements de l’esprit, que je frémis toutes les fois que je me demande de quelle façon se serait passée mon existence, si je ne l’avais pas rencontré. Il a fait souvent battre mon cœur devant la beauté de certaines choses, devant certaines joies et certaines souffrances humaines que, sans lui, j’aurais toujours ignorées. Les incidents les plus banals prenaient à mes yeux, lorsque c’était lui qui me les expliquait, un sens profond ou pittoresque. Et de sa voix, de sa voix sourde et caressante, comment faisait-il pour prononcer des phrases si capables de bouleverser mon âme et de transformer tout à fait les idées et les croyances qu’il me semblait avoir toujours eues ? »

(La suite dans le prochain numéro de Maupassantiana)

- Jean Lorrain, « Cri du Cœur », dans Fards et poisons, Paris, Ollendorff, 1903, p.262-263.
« Avec cela Edda Effitser tenait sans doute de son origine paysanne, ce fameux père de Criquetot, un touchant amour de la campagne et une facilité d’attendrissement devant les beaux spectacles de la nature. Il y avait une contemplative dans cette madrée de femme d’affaires.
     Sa plus grande joie était de dîner aux champs, de s’asseoir à la table rustique des fermes et de s’y gaver de laitage, d’œufs frais et de volailles hâtivement plumées. Elle s’ébattait comme une jeune bête à travers l’herbe drue des vergers, se passionnait pour les canards et pour les poules, s’enthousiasmait pour leurs couvées et j’avais toutes les peines du monde à l’empêcher d’embrasser les veaux sur leurs mufles gluants et de frotter ses joues aux naseaux veloutés des poulains ; je trouvais même ces gamineries de petite fille un peu ridicules chez une créature au cerveau de notaire. Elle n’avait pas le physique de ces foucades et quand je la voyais escalader en riant des troncs de pommiers, je ne pouvais m’empêcher de me mordre les lèvres en songeant aux pages consacrées par Guy de Maupassant aux joies expansives des pensionnaires de la maison Tellier. Elles ont toutes ces attendrissements bébêtes la veille de la première communion, dans le préau du menuisier. »


Qui sait ?
Dans le précédent numéro de Maupassantiana, nous demandions des renseignements sur Ronald Searle, auteur de dessins dans lesquels apparaîtrait une Miss Maupassant. Merci à Guillaume Hardy de nous avoir donné quelques pistes sur cet artiste. Ronald Searle (né en 1920), dessinateur britannique, aujourd’hui installé en France, illustra des œuvres littéraires et participa un temps au journal Le Monde en tant que caricaturiste. Pour plus d’informations, consulter les sites suivants :
http://jm52.free.fr/Bibliographies/Searle/Searle_Menu.htm
http://www.ronaldsearle.com/p3.htm
Bien sûr, toute précision sur Miss Maupassant sera la bienvenue.

(Réponse à la revue qui transmettra)


Noëlle BENHAMOU

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