N°36 - Mars 2007






Parutions
Edition
- Guy de Maupassant, Toine et autres contes normands, préface de Anne Princen, Paris, GF-Flammarion, Etonnants Classiques ; 312, mars 2007, 160 p. (2,70 euros)
Ouvrage destiné aux élèves de 3e et de 2de pour leur enseigner les caractéristiques du genre narratif.

- Guy de Maupassant, Sur l'eau, illustrations de Patrick Durand-Peyroles, La Rochelle, La Découvrance, mars 2007, 134 p. ill. en noir et blanc. (14,50 euros)
Récit d'une croisière en Méditerranée, le long de la Côte d'Azur, effectuée par Maupassant en 1887, à bord du Bel-Ami.

Traduction
Guy de Maupassant, My Uncle Jules and Other Stories/Mon Oncle Jules et autres contes : a Dual-language Book, trad. Stanley Appelbaum, Dover Publications, mars 2007, 224 p. (10,50 euros)
Edition bilingue.

Ouvrage
Balade en Seine-Maritime, Paris, Editions Alexandrines, « Sur les pas des écrivains » ; 21, mars 2007, 352 p. (23,50 euros)
Récits de vie des écrivains Corneille, Flaubert, Guy de Maupassant, Dumas, Gide, Queneau, Salacrou, Leblanc, Leroux qui sont nés ou ont séjourné en Seine-Maritime.
Sur Maupassant : Olivier Frébourg, « Maupassant et le Pays de Caux » (p.181-185) suivi d'un extrait de « Boitelle » intitulé « Antoine Boitelle » (p.186-193) et d'une lettre à Ivan Tourgueniev datée du 25 mai 1880 (p.194-195).
http://www.alexandrines.fr/

Articles
- Marie-Anne Zouaghi-Keime, « Le Sahara des écrivains au XIXe siècle - Maupassant », dans Le Sahara et l'homme : un savoir pour un savoir faire, actes du colloque organisé à Douz les 27, 28 et 29 décembre 2003, textes réunis par M'Hammed Hassine Fantar, Tunis, Université de Tunis El Manar, 2006, p.157-182.

- Marie-Anne Zouaghi-Keime, « Perception de l'"Arabe" en France après la colonisation de l'Algérie ou comment se "construit" une "image de l'altérité" », dans Les Modalités de la perception dans les représentations de l'altérité, Symposium International d'Imagologie à l'Université de Mugla, 26-28 avril 2004, Mugla, éditeur Serhat Ulagli, 2006, p.189-201.


Evénements
Décès d’Henri Troyat
Henri Troyat (1911-2007), doyen des académiciens et écrivain prolixe, est mort à 95 ans. Prix Goncourt 1938 pour L’Araigne, élu à l’Académie Française au fauteuil de Claude Farrère en 1959, il avait publié plusieurs biographies, notamment celle de Maupassant en 1989. Retrouvez sa fiche biobliographique sur le site de l’Académie française :
http://www.academie-francaise.fr/immortels/index.html

Chez Maupassant sur France 2
Mardi 8 mars 2007 à 20h50, France 2 diffusera les deux premiers téléfilms de la collection « Chez Maupassant ». Histoire d’une fille de ferme, réalisé par Denis Malleval avec Olivier Marchal (la maître), Marie Kremer (Rose Grangier), Ophélia Kasapoglu (Margot), Vincent Joncquez (Jacques)… ouvrira la soirée, suivi de La Parure, réalisé par Claude Chabrol avec Cécile de France (Mathilde Loisel), Thomas Chabrol (Charles Loisel), Charley Fouquet (Jeanne Forestier), Christian Hecq (Maronsin)… Les autres adaptations de cette première série (une deuxième en préparation sera diffusée en 2008) passeront chaque mardi du mois de mars. Ainsi le 13, les téléspectateurs pourront voir L’Héritage de Laurent Heynemann avec Eddy Mitchell (Cachelin) Chloé Lambert (Coralie Lesable) et Sébastien Thiery (Lesable), et Deux amis de Gérard Jourd’hui avec Philippe Torreton, Bruno Putzulu et Hélène de Saint-Père. Le 20 mars seront diffusés Le Père Amable réalisé par Olivier Schatzky et Hautot père et fils de Marc Rivière avec Jean Rochefort (Hautot père), Julien Rochefort (César Hautot) et Marie Denardau (Caroline Donet). La série s’achèvera le 27 mars avec Miss Harriet de Jacques Rouffio et Toine de Jacques Santamaria.
Consulter à ce sujet « Un petit tour chez Maupassant », article de Caroline Gourdin du 14 février 2007 sur La Libre (Belgique) :
http://www.lalibre.be/article.phtml?id=5&subid=86&art_id=332069
« Maupassant à l’honneur » sur le blog de Pierre Assouline à la date du 4 mars 2007 :
http://passouline.blog.lemonde.fr/2007/03/04/maupassant-a-lhonneur/
les articles de Sophie Bourdais sur le site de Télérama :
http://television.telerama.fr/tele/emission.php?id=4679425
http://television.telerama.fr/tele/emission.php?id=4679426

(Les deux dernières informations ont été fournies par Jean-Claude Jørgensen)

Maupassant dans 2000 ans d'Histoire
Lundi 19 mars 2007, de 13h30 à 14h, Patrice Gélinet consacrera son émission 2000 ans d'Histoire à Guy de Maupassant. Y participera Nadine Satiat, biographe de l'écrivain et spécialiste du XIXe siècle. L'émission sera entrecoupée d'extraits du film de Michel Drach et d'une chanson de Pierre Peret sur le poème « Au bord de l'eau ». Voir le site de France Inter.
http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/2000ansdhistoire/index.php?id=53698

Mademoiselle Perle, film d’animation
Parmi les nombreuses adaptations de l’œuvre maupassantienne (au théâtre, à la radio, en BD, au cinéma et à la télévision), on trouve également des dessins animés. Après The Necklace, version américaine de « La Parure », c’est un nouveau film d’animation, adapté de « Mademoiselle Perle » cette fois, qui est visible sur YouTube. Il a été produit en 2006 par Christine Lehmann Studios et dure 8,47 minutes.
http://www.youtube.com/watch?v=HKLg-KzSAlI

(Information fournie par José Manuel Ramos)


Maupassant dans l'enseignement secondaire
Activités didactiques sur « Apparition »
Mises en ligne par Gilles Revaz en octobre 2006 sur le site Budé-Lecture, ces activités de lecture pour le professeur permettent d’aborder le conte « Apparition » avec une classe. Le détail de la séquence et le texte du conte peuvent être téléchargés au format rtf (96,2 Ko). Une copie d’élève (invention d’une fin) est également donnée.
http://160.53.186.119/lecture-bude/spip.php?article1
http://160.53.186.119/lecture-bude/spip.php?article3

« Le Petit Fût »
Une approche simplifiée du conte « Le Petit Fût » par Jean-Eloi Lombard, élève au Lycée Marie-France de Montréal qui a mis ses cours de français sur son site. Une curiosité.
http://www.lombardf.com/~jean-eloi/pri/2nd1/fr/petit_fut.html


Boule de Surf, Maupassant sur le Web
Biographies de Guy de Maupassant en ligne
Le site Monsieur Biographie.com permet de localiser les biographies de célébrités ou des sites en contenant.
http://www.monsieur-biographie.com/celebrite/biographie/guy_de_maupassant-820.php
Parmi les pages consacrées à Maupassant, le site Jesuismort.com présente une biographie intéressante, complétée par des liens hypertextes vers les contemporains de l’auteur.
http://www.jesuismort.com/biographie_celebrite_chercher/biographie-guy_de_maupassant-820.php

Poèmes audio
Tandis que la partie « Les Mots en onde » offre la possibilité d’écouter des poèmes, « La galerie des poètes » comporte une biographie de Maupassant avec un extrait de « Désirs ».
http://clpav.fr/poemes-audio/maupassant.htm
Parmi les CD audio bientôt disponibles à l’achat, figure Le Horla, également prévu au format MP3.
http://clpav.fr/poemes-audio/acheter.htm

Une vie et le Muscat
La Maison du muscat, blog de Henri Lhéritier, œnologue et écrivain, comporte une lecture corsée et toute personnelle du roman Une vie. A lire en cliquant sur le lien ci-dessous :
http://www.maison-du-muscat.com/blog.asp?Mois=3&An=2007

Maupassant et Marie Bashkirtseff
On connaît déjà l’excellent site de Philippe Carrette consacré à son ancêtre Marie Bashkirtseff. Le blog Minotaure consacre une de ses pages à la jeune artiste et à sa correspondance avec Maupassant.
http://minotaure.centerblog.net/rub-GUY-DE-MAUPASSANT.html

Contes sur Psychanalyse-Paris.com
Le site Psychanalyse-Paris.com a mis en ligne dix contes de Maupassant, tirés de l’édition Ollendorff, en rapport avec l’angoisse, le fantastique, les déviances ou l’onirisme :
- « Fou ? »
http://www.psychanalyse-paris.com/928-Fou.html
- « Le Horla »
http://www.psychanalyse-paris.com/Le-Horla.html
- « Magnétisme »
http://www.psychanalyse-paris.com/Magnetisme.html
- « Nuit de Noël »
http://www.psychanalyse-paris.com/Nuit-de-Noel.html
- « La Parure »
http://www.psychanalyse-paris.com/918-La-Parure.html
- « La Peur  »
http://www.psychanalyse-paris.com/La-peur.html
- « Rêves »
http://www.psychanalyse-paris.com/Reves.html
- « Tribunaux rustiques »
http://www.psychanalyse-paris.com/Tribunaux-rustiques.html
- « Le Trou »
http://www.psychanalyse-paris.com/Le-trou.html
- « Un parricide »
http://www.psychanalyse-paris.com/Un-parricide.html

Œuvres maupassantiennes sur Archivox
Le site Archivox propose plusieurs œuvres de Maupassant à lire et à écouter au format Realplayer. Le texte écrit est accessible gratuitement mais la version MP3 est payante. Les audiotextes maupassantiens sont les suivants :
- « La Chevelure », conte lu par Bernard Petit (durée : 19,34 minutes)
http://www.archivox.com/?page=titre&catid=0&id=335
- « Coco », conte lu par Catherine Roux (durée : 10,12 minutes)
http://www.archivox.com/?page=titre&catid=0&id=323
http://www.archivox.com/popup.php?id=323
- « Le Horla » (deuxième version), conte lu par Arnaud Panossian (durée : 1h36 minutes)
http://www.archivox.com/?page=titre&catid=0&id=313
http://www.archivox.com/popup.php?id=313
- « La Main », conte lu par Eric Hauswald (durée : 15,16 minutes)
http://www.archivox.com/?page=titre&catid=0&id=328
http://www.archivox.com/popup.php?id=328
- « La Parure », extrait lu par Martine Delrue (durée : 9,13 minutes)
http://www.archivox.com/?page=titre&catid=0&id=206
http://www.archivox.com/popup.php?id=206
- « Le Testament » (extrait), conte lu par Nicolas Varesi (durée : 4,06 minutes)
http://www.archivox.com/?page=titre&catid=0&id=43
http://www.archivox.com/popup.php?id=43
- « La Tombe », conte lu par Arnaud Panossian (durée : 12,58 minutes)
http://www.archivox.com/?page=titre&id=345
http://www.archivox.com/popup.php?id=345
- « Une partie de campagne », extraits lus par Emeline Bayart et Nathalie Tourret (durées : 11,51 et 11,04 minutes)
http://www.archivox.com/?page=titre&catid=0&id=236
http://www.archivox.com/popup.php?id=236
http://www.archivox.com/?page=titre&catid=0&id=295
http://www.archivox.com/popup.php?id=295
- « Une vendetta », conte lu par Nathalie Vercellone (durée : 13,18 minutes)
http://www.archivox.com/?page=titre&catid=0&id=194
http://www.archivox.com/popup.php?id=194

Nouveautés sur Maupassantiana
La partie consacrée aux œuvres s’est étoffée. On peut ainsi lire les tout premiers contes de Maupassant au format html :
- « La Main d’écorché », publié dans L'Almanach lorrain de Pont-à-Mousson, 1875.
- « Le Donneur d'eau bénite », publié dans La Mosaïque, le 10 novembre 1877.
- « Le Mariage du lieutenant Laré », publié dans La Mosaïque, le 25 mai 1878.
- « Coco, coco, coco frais ! », publié dans La Mosaïque, le 14 septembre 1878.
- « Le Papa de Simon », publié dans La Réforme politique et littéraire, le 1er décembre 1879.
L’internaute trouvera également une étude d’Emile Faguet (1893 puis reprise dans Propos littéraires, 1902) dans la partie Réception.
Des liens ont été établis entre les textes en ligne et les références citées dans les bibliographies. Par ailleurs, les sections Filmographie et Adaptations ont été complétées à l’aide des nouvelles références audio-visuelles.


Histoire du vieux temps
Le 23 mars 1877, Guy de Maupassant écrit à Edmond de Goncourt pour le remercier de l’envoi de La Fille Elisa.

     « Monsieur et cher Maître,

     Merci d'avoir pensé à moi.
     J'aurais voulu aller vous remercier chez vous, mais mon Ministère est dur et ne me permet pas de m'absenter à mon gré. J'ai trouvé le moyen cependant de donner ma journée tout entière à la Fille Elisa.
     Il est vrai que je n'aurais pu faire autrement, subissant d'abord, devant le livre fermé, la sollicitation d'un auteur aimé, et ensuite, l'attachement de la lecture commencée. J'aime cette œuvre énormément, avec sa longue tristesse et ses merveilleuses observations.
     Voilà bien le roman moderne tel que vous nous avez appris à le comprendre, si vrai et si artistique en même temps, où la justesse absolue du détail fait passer soudain devant les yeux des coins de paysage dans un coup de lumière, où des horizons s'ouvrent d'un mot ; et où vous savez enfermer tant de choses dans la concision d'une phrase.
     La « Maison » militaire est magnifique ! et je ne connais rien de plus charmant que celle de province avec les tourbillons d'oiseaux qui la mangent.
     J'espère vous dire plus entièrement chez Flaubert dimanche, après une seconde lecture, le plaisir que vous m'avez fait, et vous exprimer ma complète admiration.
     Croyez, Monsieur et cher Maître, à mes sentiments dévoués et respectueux ainsi qu'à toute ma reconnaissance.

GUY DE MAUPASSANT »

(Lettre n°63, dans Correspondance, éd. Jacques Suffel, Evreux, Le Cercle du Bibliophile, 1973, t. I, p.118.)


En lisant
- Frank Harris, « Souvenirs sur Guy de Maupassant », dans Ma vie et mes amours, traduit de l'anglais par Madeleine Vernon et Henry-D. Davray, Paris, Gallimard, 1960, p.325-326.
     « En 1885 ou 1886, il m’envoya son Horla accompagné d’une lettre bien curieuse.
     « La plupart des critiques, écrivait-il, vont croire que je suis devenu fou ; mais, vous ne vous y tromperez pas. Je suis parfaitement sain d’esprit ; pourtant cette histoire m’a étrangement empoigné ! Il surgit dans notre cerveau tant de pensées que nous ne pouvons expliquer tant de terreurs instinctives qui forment, pour ainsi dire, l’arrière-plan de notre être. »
     Le Horla me bouleversa ; ce titre dérive de le hors-là, terme appliqué au double refoulé en nous. C’était la première des histoires de Maupassant qui me dépassait. Je me sentais incapable de rien écrire de semblable, et j’en déduisis, par pure vanité sans doute, que j’avais trop de santé, que j’étais trop normal, ce qui me donna à réfléchir.
     – Votre Horla est étonnant, dis-je à Maupassant, quand je le revis. L’épouvante que vous avez dû éprouver et qui vous a inspiré ce récit prouve tout de même que vos nerfs sont en désarroi…
     Se moquant de moi, il m’interrompit gaiement :
     – Jamais ma santé n’a été meilleure.
     A Vienne, autrefois, j’avais étudié les maladies vénériennes et je terminais justement la lecture d’un récent ouvrage allemand sur la syphilis dans lequel, pour la première fois, on démontrait que cette affection provoque la paralysie chez certains sujets entre quarante et cinquante ans, au moment précis du déclin des forces vitales. Une idée me traversa l’esprit.
     – Avez-vous jamais eu la vérole ? lui demandai-je.
     – Oui, toutes les maladies infantiles, s’écria-t-il en riant. Tout le monde l’attrape dans la jeunesse ! Mais, depuis dix ans, plus trace de rien. J’en suis débarrassé depuis longtemps.
     J’eus beau lui rapporter la découverte du spécialiste allemand, il n’y attacha aucune foi. Il haïssait tout ce qui était allemand et jugeait a renommée de leur science fort exagérée.
     – Mais, et j’insistais, l’autre jour, vous vous êtes plaint de douleurs dans les membres, et vous avez dû prendre un bain très chaud. Ce n’est pas un signe de santé cela !
     – Allons nous promener ; vous verrez bien que je ne suis pas encore décrépit.
     Pour l’instant, je chassai mes craintes, mais elles surgissaient lorsque je songeais au Horla. Divers chapitres de ses autres livres éveillaient aussi mes appréhensions. »

(La suite dans le prochain numéro de Maupassantiana)

- Catherine Paysan, Le Passage du S.S., roman, Paris, Editions Albin Michel, 1997, p.348-349.
Dans ce roman autobiographique, l’auteur évoque les cours de Germaine Vannetzel, son professeur de lettres.
     « Il me souvient, puisque de ces choses-là je n’étais déjà pas dupe, comme, de ma place, dans les débuts de l’année, dans la salle de cours où elle officiait, évoluant entre les travées, le livre ouvert à la page de la scène de la leçon, l’écharpe autour du cou, col du manteau relevé et rejetant souvent en arrière d’une main rapide la mèche de cheveux noirs dont la retombée fluide par instants l’aveuglait, je la guettais. Comme on guette un acteur au théâtre, curieux qu’on est de savoir jusqu’où il réussira d’aller. Jusqu’où le génie du mensonge le poussera à conduire son personnage. A l’obliger à de venir vrai. Jusqu’à quelles extrémités ! Car elle tenait, devant nous, le rôle d’Andromaque, celui d’Hermione, de Pyrrhus, d’Oreste. De tous ces héros princiers travaillés par le ferment des amours fatales, impies, destructrices.
     Inavouables ! Puisqu’il y avait aussi Phèdre, convoitant son beau-fils avec, bien plus brûlante que celle de la femme jeune, l’ardeur ultime, désespérée de la femme mûre. Son acceptation d’en mourir s’il le fallait. Elle entrait dans les poèmes de Musset, dans la lecture de ce qu’elle appelait les passages clefs des romans de Flaubert, dans Maupassant, comme on entre dans la mer. Du moins comme il faudrait y entrer. Nu, yeux, fermés, livré aux mouvements du liquide matriciel de la vague, à son travail de remodelage par phénomène d’osmose, par captivante musique des ultrasons qu’elle charrie avec les varechs. »

Devenue adulte et enseignant en Allemagne, Annie Roulette, vrai nom de l’auteur, se souvient de John Urovich de Boston. (p.385)
     « Cette fois, il est comme dans les nouvelles de Maupassant, dans les tableaux de Renoir, de Degas. Le jeune homme manie les avirons. A chaque fois qu’il les soulève pour que la barque s’ouvre une travée dans l’épaisseur élastique, sournoise de l’eau, son buste se renverse en arrière ; avec lui, sa tête, dont les mâchoires se durcissent, donnent à ses traits, d’ordinaire un peu mous, la raideur angoissée qu’ils auront sans doute quand il aura vieilli. »


Noëlle BENHAMOU

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