N°6 - Septembre 2004






Parutions
Editions
- Guy de Maupassant, Contes parisiens, éd. Marie-Claire Bancquart, Paris, LGF, La Pochothèque, Classiques Modernes, septembre 2004. (20 euros)

- Guy de Maupassant, Contes cruels et fantastiques, éd. Marie-Claire Bancquart, Paris, LGF, La Pochothèque, Classiques Modernes, septembre 2004. (20 euros)

- L’Age d’or du tableau noir : anthologie littéraire, éd. Christian Krumb, Paris, Belles Lettres, 2004, 320 p. (20 euros)
La réalité de l’école à travers des oeuvres du XVIIIe au milieu du XXe siècle (Chateaubriand, Maupassant, Proust…).

- Guy de Maupassant, Bel-Ami, éd. Jean-Claude Jørgensen, Paris, Hatier, Classiques & Cie ; 30, 2004, 448 p. (5 euros)

- Guy de Maupassant, Les Dimanches d’un bourgeois de Paris et autres aventures parisiennes, éd. Jérôme Solal, Paris, Mille et Une Nuits, La Petite Collection ; 457, 2004, 144 p. (2,50 euros)
Contient : « Les Dimanches d'un bourgeois de Paris » (p.7-91), « Une aventure parisienne » (p.93-103), « Promenade » (p.105-114) et « L'Endormeuse » (p.115-129).


Ouvrages
- Jean-Sébastien Bordas, Le Docteur Héraclius Gloss, Guy Delcourt éditions, collection Mirages, août 2004, 96 p. (14,95 euros)
Adaptation du conte en BD. (voir rubrique événement).
Le docteur Héraclius Gloss, considéré comme le plus grand savant de la cité de Balançon, fait la découverte d'un manuscrit traitant de métempsycose… Absorbé par l’étude de ce document, il se marginalise, s’éloigne des hommes et se rapproche des bêtes. Objet de la vindicte populaire, il sera bientôt mené à l’asile.


Articles et contributions à des actes de colloques
- Philippe Baron, « La mal mariée dans Madame Bovary de Gustave Flaubert, Une vie de Guy de Maupassant et Thérèse Desqueyroux de François Mauriac », p.145-154 dans Femmes et littérature, actes du colloque des universités de Birmingham et de Besançon (janvier 1998), Philippe Baron, Dennis Wood et Wendy Perkins dir., Besançon, Presses universitaires franc-comtoises, coll. Annales littéraires, n°749, 2003, 283 p.

- Halina Suwala, « Maupassant ou la « nostalgie du siècle précédent » », colloque de l’AIZEN, Excavatio, vol. XVIII, n°1-2, 2003, p.321-333.

- Sayerda H. Mamoom, « The Self and the Other/ the Other Self : Negotiating Alterity in Maupassant’s Fiction », colloque de l’AIZEN, Excavatio, vol. XVIII, n°1-2, 2003, p.334-347.


Evénements
Les Tombales sur France 3 dans Libre court
Rediffusion du court métrage de Christophe Barratier Les Tombales (2001, 13 minutes) sur France 3 le mardi 7 septembre à 1h35 du matin. Cette récente adaptation en costume, fidèle au récit de Maupassant publié en 1891, relate l’étrange aventure amoureuse de Joseph (Lambert Wilson) avec une jeune femme (Carole Weiss) rencontrée au cimetière du Père-Lachaise (au cimetière Montmartre dans la nouvelle). Omniprésence de la voix off.

Le Docteur Héraclius Gloss en bande dessinée
Jean-Sébastien Bordas a réalisé les dessins de l’adaptation du conte « Le Docteur Héraclius Gloss ». Pour en savoir plus, consultez les liens suivants (le deuxième propose une planche en ligne) :
http://www.bulledair.com/index.php?rubrique=album&album=docteur_heraclius_gloss
http://www.bulledair.com/index.php?rubrique=planche&album=docteur_heraclius_glos
http://www.editions_delcourt.fr/internal/previews/C40.htm

9e Festival de la Biographie les samedi 25 et dimanche 26 septembre
Nadine Satiat parlera de Maupassant au 9e festival de la Biographie à Neuville-en-Ferrain (dix-huit km de Lille). Le samedi 25 septembre à 16h00, un forum-débat est programmé autour de son livre dans une salle de l'Hôtel de Ville, l'un des trois sites "forum".
Pour tout renseignement, téléphonez au 03.20.11.67.11
Centre André Malraux
1, rue Fernand Lecroart
59960 NEUVILLE-EN-FERRAIN (FRANCE)
Fax : 03 20 11 67 20
Contact :festivaldelabiographie@wanadoo.fr
http://www.culture.fr/PublicItems/evenements/2332

Colloque « Parodies, adaptations, prolongements de l’œuvre de Maupassant », organisé par Noëlle Benhamou. Samedi 9 octobre 2004
Association des Amis de Flaubert et de Maupassant,
Hôtel des Sociétés savantes
190 rue Beauvoisine
76000 ROUEN (France)

Programme
9h : accueil des participants.

9h15 : Propos d’ouverture

9h30 : Parodies et adaptations (présidente de séance : Maria Giulia Longhi)

Jean-Marie Privat, Professeur à l’Université de Metz
Le Retour et sa parodie

Noëlle Benhamou, chargée de cours à l’IUT de l’Oise, Université de Picardie
De la nouvelle Miss Harriet à l’opérette Miss Helyett

Arselène Ben Farhat, Maître Assistant à l’Université de Sfax
Les trahisons et les adaptations des œuvres de Maupassant dans les pays arabes

12h-15h : déjeuner à La Toque d’Or

15h : Influences et prolongements (président de séance : Jean-Marie Privat)

Laure Helms, doctorante, A.T.E.R. à l’Université Paris X-Nanterre
Maupassant, Bourget, Vuillard : Intérieur mystère

Maria Giulia Longhi, Professeur à l’Université de Milan
Echos maupassantiens dans les œuvres de D’Annunzio et de Pirandello

Thanh-Vân Ton-That, Maître de conférences à l’Université d'Orléans
Maupassant en bande dessinée

17h30 : clôture du colloque


En lisant
- Jules Romains, Les Hommes de bonne volonté, t. XVIII, La Douceur de la vie (1939), Paris, Robert Laffont, Bouquins, t. III, p.538-539.
A Nice, hiver 1919-1920, Pierre Jallez assiste à une conférence intitulée « Maupassant et l'amour », donnée par George Allory, de l'Académie Française.
       « Vers les cinq heures dix, George Allory est apparu sur l’estrade. C’est un de ces hommes qui n’appellent pas la description. Il ressemble à ses photographies, avec un visage un peu plus fatigué, une calvitie plus gênante (il se penche souvent sur ses notes), des moustaches beaucoup plus courtes. Pour un homme que l’Académie a repoussé tant de fois, il ne fait pas vieux ; à moins que ce ne soit sa récente élection qui l’ait rajeuni. Il a le teint rose, le regard assez doux. Je dois dire que sa voix n’est pas désagréable ; et que si l’on parvenait à l’écouter sans attacher aucune importance à ce qu’il dit, on lui accorderait un talent de causeur.
       Malheureusement, il y a ce qu’il dit. Ce n’est pas très agressif ; ce n’est pas d’une fausseté criante, ni d’une bêtise à pleurer. Dans ces travaux de la paix revenue, on ne reconnaît pas le prodigieux bélître du Poilu de Verdun. Donc, c’est que dans ses ordures du temps de guerre, il y avait une bonne part d’ânerie voulue, de mimétisme laborieux, de lâcheté militante (le contraire étonnerait). Aujourd’hui il serait odieux – si le mot n’est pas trop gros – d’une autre façon. Pas une seule de ses phrases n’a un son d’authenticité. Tout son effort, semble-t-il, est de deviner ce qui, à un public d’une bonne ignorance et d’une bonne hypocrisie moyennes, va sembler distingué, un peu piquant, rassurant et moral en dernière analyse. Le plus intolérable, c’est l’accent non de la voix, mais de la pensée ; le ton protecteur qu’elle se donne, la modération apitoyée des jugements. Il s’est arrangé pour être perpétuellement à côté (du moins quand j’écoutais). Tout ce qu’il a dit de Maupassant, un homme bien ne l’aurait pas dit. Et inversement. Par exemple, chez cet écrivain robuste mais épais, dépourvu de toute transparence comme de tout mystère, chez ce jouisseur dont les mélancolies ne dépassent guère celles d’un patron boucher, il a justement loué les descriptions et les couplets faussement poétiques, déjà vulgaires et tocards quand Maupassant les écrivait, comme on peut s’en convaincre en voyant à quel point des pages plus anciennes de Flaubert, ou beaucoup plus anciennes, de Hugo, même de Chateaubriand, sont infiniment moins devenues poncives et coco. C’est ailleurs ce Maupassant-là qui a fourni des plus écoeurants clichés la plèbe d’auteurs de contes et nouvelles qui a sévi pendant toute ma jeunesse dans les journaux, toute cette humble littérature de chez Dufayel, où se sont perdus quelques vrais talents, littérature qu’heureusement la guerre semble avoir un peu démonétisée : « Ils s’enlacèrent éperdus dans la gloire du soleil couchant... ». « Sa chair frissonnait dans l’extase de la caresse... ».
       En revanche, tout ce que Maupassant possède de franchise, de verdeur, de lucidité cynique, de santé, tout ce qu’il tient de la tradition française « sans coeur » et du fabliau, notre Allory l’a condamné ou enveloppé d’un regret indulgent. Il a spécialement déploré le caractère charnel qu’a toujours la passion amoureuse chez Maupassant, et les éléments malsains qui plus d’une fois s’y glissent. Notre Allory est évidemment un idéaliste en amour. Un de ces idéalistes qui vous donnent aussitôt envie de relire Rabelais. »


Qui sait ?
- La Jeune France, t. IV, 1er mai 1883, p.59-60.

GAZETTE RIMÉE
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GUY DE MAUPASSANT

Cet effronté de Maupassant
Révolte la pudeur des gares :
Des horreurs, n’en dit-il pas cent,
Cet effronté de Maupassant !
Par son cynisme dépassant
Les Cosaques et les Bulgares,
Cet effronté de Maupassant
Révolte la pudeur des gares.

O romancier, l’ignorais-tu,
La rigueur des lignes ferrées ?
Elles sont « la même vertu » !
O romancier, l’ignorais-tu ?
Le lis seul, de candeur vêtu,
Parcourt ces routes éthérées...
O romancier, l’ignorais-tu,
La rigueur des lignes ferrées ?

Bien que fumant comme un dragon,
La locomotive est bégueule ;
Elle répugne à tout jargon,
Bien que fumant comme un dragon.
Le toit honnête du wagon.
N’abrite que la vierge seule !
Bien que fumant comme un dragon,
La locomotive est bégueule.

Le danger pour les voyageurs,
Ce n’est pas que le train dévie.
Quel est, demandez-vous songeurs,
Le danger pour les voyageurs ?
C’est qu’il leur monte des rougeurs
Au front, en lisant « Une vie ! »
Le danger pour les voyageurs,
Ce n’est pas que le train dévie.

Amende-toi, jeune écrivain,
Pour que la vapeur te colporte ;
Sans cela, tout ton art est vain !
Amende-toi, jeune écrivain.
Mets de l’eau claire dans le vin
De ta prose quelque peu forte.
Amende-toi, jeune écrivain,
Pour que la vapeur te colporte.

O Guy ! pille Octave Feuillet,
Où maint Ohnet déjà grapille,
Pour te faire un style douillet,
O Guy, pille Octave Feuillet !
Pour avoir droit à ce billet
De confession l’estampille,
O Guy, pille Octave Feuillet,
Où maint Ohnet déjà grapille !

SILVIUS.

Qui pourrait nous donner le nom de celui qui se cache derrière le pseudonyme de Silvius ?
(Réponse à la revue qui transmettra)

Noëlle BENHAMOU

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